Le concept de « réaction antiféministe » occupe une place croissante dans le discours international sur l'égalité des genres. Ce terme désigne aussi bien la dissidence individuelle que la résistance politique organisée contre les avancées réelles ou imaginaires des femmes, des filles et des mouvements féministes. Fondamentalement, la notion de réaction présuppose un contexte où des avancées significatives ont été réalisées vers l'égalité des femmes et des filles, suscitant une réaction de la part de celles qui sont en désaccord avec ces évolutions et/ou qui se sentent marginalisées par elles.
Au cours de la dernière décennie, le monde a connu des transformations historiques, notamment de grandes avancées dans le mouvement pour les droits des femmes. Si les femmes n'ont pas encore pleinement atteint leur libération, les garçons constatent que le rôle des hommes sur le lieu de travail et dans la société évolue, avec des changements dans les rôles et les normes de genre qui pourraient remettre en question le statu quo. Face à ces changements sociaux, politiques et économiques majeurs, les jeunes hommes se tournent souvent vers Internet pour trouver un sentiment d'appartenance et une communauté qui répondent à leurs identités, intérêts et craintes uniques, cherchant un guide dans cette période difficile. Pourtant, beaucoup d'hommes finissent par être entraînés dans ce que l'on appelle désormais le « sein ». manosphère, un phénomène numérique vaste et amorphe qui est parfois lié à un phénomène plus large, mouvement mondial de réaction antiféministe, qui propose des messages clairs pour aider les hommes à comprendre un monde en mutation, notamment en ce qui concerne le genre et les rôles de genre.
Ce rapport se concentre sur un aspect spécifique du phénomène de réaction négative : les groupes organisés, les individus et les influenceurs qui non seulement persistent, mais prospèrent souvent financièrement en promouvant une néo-misogynie intersectionnelle. Nous n'abordons pas la dissidence sporadique ou individuelle, mais plutôt les efforts délibérés et stratégiques visant à galvaniser les individus dans une position collective d'opposition. Notre principale préoccupation porte sur la manière dont ces entités organisées ciblent et exploitent les garçons. Bien que ne se limitant pas uniquement au monde numérique, c'est principalement par le biais de l'organisation en ligne, de la publicité et des canaux connexes que ces groupes atteignent et manipulent les garçons. Cet article vise à décrire et à explorer ces dimensions, en définissant les paramètres de notre analyse de la réaction négative organisée et de son exploitation des jeunes hommes. Il est crucial d'examiner pourquoi les garçons et les jeunes hommes sont particulièrement vulnérables aux discours masculinistes et ethnonationalistes réactionnaires. L'adolescence est une période où l'identité, les valeurs et les croyances sont encore en construction, ce qui rend cette tranche d'âge particulièrement influençable, et l'utilisation généralisée des espaces numériques par les jeunes hommes amplifie leur exposition à ces idées.
Le rapport complet sera publié prochainement.